Hymne au plaisir, au sexe, à l’amour libre

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Mes yeux devaient ressembler à deux soucoupes. Ils étaient grands ouverts. Jamais, au grand jamais, je ne m’attendais à ça. D’habitude, c’est l’un des trois autres que l’on invite de la sorte, pas l’ennuyeux et prévisible Benoit.

Les pensées et les mots se bousculaient dans ma tête sans qu’aucune parole cohérente n’émerge. Sa poitrine en avant et dirigée vers moi, Laura n’attendait qu’une réponse de ma part. Et bien entendu, elle ne lâchait pas mon regard une seule seconde.

Une jolie fille était là, tout près de moi, POUR MOI, et je restais tout simplement là, empoté, déconcerté. Une fois de plus, ce fut elle qui prit la parole pour nous deux:

– Oh, s’il te plaît… Je t’en supplie… Dis quelque chose! Je ne sais pas. N’importe quoi. Tu me rends nerveuse à force, et c’est pas du tout dans mes habitudes. Benoit! Je t’en supplie, bon sang! Dis quelque chose!

– Je.. Je… Je… Je sais pas quoi te dire, Laura. Je m’y attendais carrément pas. Tu me prends de court. Je veux dire… Je suis touché. Il faut que tu le saches. Mais, j’ai grave pas l’habitude qu’une fille recherche ma compagnie, ma conversation. Et encore moins qu’elle veuille faire des projets avec moi. D’habitude, elles font la queue et se crêpent le chignon pour savoir laquelle d’entre elles va avoir les faveurs du batteur ou du chanteur. Qui s’intéresserait à un tripoteur de claviers taiseux et au combien ennuyeux? Je veux dire… Tu es mignonne et je suis sûr que tu es intelligente et que tu as du charme. Que peux-tu me trouver d’intéressant? Je ne suis pas en train de te dire non, Laura. Mais… C’est juste que j’ai pas du tout l’habitude…

– Chut… Chut… Ne dis rien… Je te rappelle que je viens de faire des pieds et des mains avec ton roadie pour avoir accès à votre loge. Je suis là pour TOI. Si je me foutais de toi, je ne serai tout simplement pas là! C’est logique, tu ne crois pas? Quant à ma proposition, ne t’inquiètes pas! Je te rappelle qu’on ne serait pas seuls. Sarah et son copain m’attendent. Ils ne savent pas que je ne vais pas venir seule… dans l’hypothèse où tu acceptes de venir avec moi, bien sûr…

Elle était en train de mentir, oui, mais pour de bonnes raisons, pour se donner une chance de faire l’amour avec moi, mais ça, je ne le savais pas…

Sur ces mots, elle braqua de plus belle ses yeux dans les miens. Au regard s’ajouta le geste: elle posa un doigt sur ma bouche en m’intimant un « Chut… Ne dis rien… » puis posa une main sur mon cou, et approcha ses lèvres des miennes: « Si tu savais comme j’en avais envie… Depuis longtemps… Et là, je te préviens, j’ai envie de t’embrasser encore et encore… » J’aimais la texture de ses lèvres sur les miennes, le son de nos lèvres qui se touchaient, nos salives qui se conjuguaient. J’aimais ce premier baiser. La « petite » rousse savait très bien s’y prendre, et il me semblait que ses lèvres étaient parfumées. Un parfum de… cerise? En tout cas, j’aimais ça. Ses lèvres moulaient les miennes, mais sans les brusquer. Nos langues en vinrent même à faire timidement mais sûrement connaissance. Puis, nos baisers diminuèrent en intensité et en fréquence. Nous nous contentâmes de petits smacks.

Je me sentais en confiance. Ça ne m’était pas arrivé depuis des lustres. J’avais confiance en elle. Elle ne ressemblait pas aux Marie, Jeanne, Apolline et autres Élodie que j’avais connues par le passé. Laura, elle, savait ce dont elle voulait, et j’étais ce dont elle voulait. Nous cessâmes de nous embrasser. Mais, je vis, en la regardant, que ses yeux brillaient. Elle était belle et elle semblait heureuse. Je la pris par la main et lui chuchotai à l’oreille…

Je ne sais trop pourquoi puisque nous étions, à priori, seuls dans la loge.

– C’est d’accord, Laura. Je… Je… Je veux bien t’accompagner.

Ses yeux brillaient de plus belle. Nous restâmes encore quelques temps ainsi, main dans la main, yeux dans les yeux, à nous sourire.

«Je veux bien t’accompagner.»: pour certaines femmes, cette phrase sonnerait simple, plate, creuse. Pour Laura, ce n’était pas inespéré, mais c’était tout comme. Ce n’était pas une situation de déjà-vu qu’elle vivait. C’était une sensation étrange qu’elle ressentait au niveau de son bas-ventre. Une sensation agréable. L’homme qu’elle désirait venait de tomber dans le piège, dans son piège d’amour et de sexe. C’était de moi dont elle avait envie dans ce lit, et pas un autre.

J’étais loin d’être le premier homme avec qui elle couchait. Bien qu’ayant porté un appareil dentaire et eu quelques boutons d’acné sur son visage pendant l’adolescence, Laura avait toujours plu aux garçons. Sa poitrine déjà prometteuse devait y être, peut-être, pour quelque chose. Son premier partenaire, elle s’en souvenait encore bien. Elle avait seize ans. C’était l’été, au bord de la mer. Il s’appelait Antoine. Il lui avait tapé dans l’œil dès qu’elle l’avait vu. Bien qu’elle avait eu un peu mal, il avait été attentionné et lui avait donné un peu de plaisir. Pas d’orgasme la première fois, mais Antoine avait éveillé en elle le goût du plaisir.

Les années ont passé. Les amants se sont succédé petit à petit. Et pourtant… Influencés par les films porno et par ces actrices qui avaient l’air d’accepter n’importe quel mot, n’importe quelle «caresse», n’importe quel position, quand ils avaient la jeune femme rousse dans leurs bras et dans le lit, ils pensaient qu’il leur suffisait de reproduire ce qu’ils avaient maté pour la faire grimper aux rideaux. Hypnotisés par les «nichons» de la «nana», ils les malaxaient et les trituraient. Ils croyaient ainsi qu’ils la faisaient jouir à coup sûr. Ils posaient leurs mains sur la vulve de la jeune femme, encore en quête de découverte, de désir et de plaisir et croyaient lui donner du plaisir… Ce n’était pas le cas. Loin de là. Elle n’était pas une actrice… Elle est une femme avec ses fantasmes, ses désirs, ses goûts et ses préférences.

Et, sa préférence du moment, c’était cet homme mystérieux que je suis-musicien et mélomane amateur-qui n’avait aucune idée du charme et de l’aura qu’il pouvait dégager. Je n’avais aucune idée de l’effet que je produisais chez la «petite» rousse: elle mouillait de désir, juste pour moi. Je ne savais pas que j’étais l’objet de ses fantasmes et de ses quêtes de plaisir(s) en solitaire.

Elle en avait assez de ses solos orgasmiques. Le vibro ou le gode, ça comble mais ça va cinq minutes. Elle voulait que nos instruments s’accordent ensemble et composent un duo d’un nouveau style, une symphonie inédite ponctuée de soupirs, de râles, de gémissements, de cris. Un hymne au plaisir, au sexe, à l’amour libre.

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